Une etude scientifique sur les relations couples (Français expatriés, TDAH, hypersensibles)
- uniqueconversations
- Dec 7
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Updated: 2 days ago
Vous venez peut-être de rompre avec votre partenaire. Une relation de plus qui s'envole, comme une queue de cerises dans le vent. Encore une.
Le début prometteur
Lorsque vous vous êtes rencontrés pour la première fois, vous aviez l'impression que, plus que jamais, cette fois c'etatit la bonne. Après tout, vous aviez appris vos leçons, vous aviez votre longue liste de critères et quelques papillons au ventre. Vous étiez prêts à emménager avec votre chat et votre chien, à naviguer ensemble dans les transports parisiens chaotiques, ou à affronter les files d'attente de la mairie pour les papiers administratifs.
Mais, une fois de plus, comme Bridget Jones, cela n'a pas fonctionné.
Je comprends donc votre désespoir. Et si vous êtes un couple français expatrié, vous portez en plus le poids de cette question : est-ce que c'est nous, ou est-ce que c'est juste d'être loin de chez soi ?

Y a-t-il une science derrière tout cela ?
Où se trompe-t-on ? Quelqu'un s'est-il penché sur la question de manière sérieuse, avec des données plutôt qu'avec des conseils de magazine féminin ?
Il doit bien y avoir quelque chose au-delà des clichés et des promesses d'une application de rencontres.
À ma grande surprise, quelqu'un s'est véritablement penché sur le sujet : John et Julie Gottman. Leurs recherches sur les relations amoureuses ont changé la donne en ce qui concerne la compréhension de ce qui fait durer l'amour. Au cours des quarante dernières années, leurs travaux se sont concentrés sur ce qui maintient les couples unis et sur ce qui les sépare, de manière rigoureuse et fondée sur l'observation réelle. Ce qui fait la force de ces recherches, c'est qu'elles s'appuient sur des données recueillies auprès de vraies personnes, dans des moments réels, plutôt que sur des théories abstraites sortie d'un bureau universitaire.
Voici comment ils ont procédé et pourquoi cela change vraiment la perspective.
Le "Love Lab" : quand la science regarde les couples vivre
Les Gottman ont mis en place ce qu'ils ont appelé le "Love Lab" à l'université de Washington. Imaginez un appartement où les couples venaient passer du temps ensemble tout en étant observés. Il ne s'agissait pas d'un processus aussi clinique qu'il n'y paraît ; on leur demandait simplement de vaquer à leurs occupations, de discuter, de résoudre des problèmes et même de se détendre. Un peu comme un dimanche après-midi entre amoureux, sauf qu'il y avait des caméras et des capteurs partout.
Ils captaient leurs paroles, leur langage corporel et même leur rythme cardiaque et le niveau de stress. Ces petits moments, ces conversations ordinaires, ont donné aux Gottman des indications incroyables sur ce qui fait ou défait une relation.
Contrairement aux gourous des relations qui vous promettent une transformation en six semaines, les Gottman ont eu la patience de regarder des gens vivre longtemps. Ils ont suivi un grand nombre de ces couples pendant des années, voire des décennies, pour voir comment leurs relations évoluaient réellement.
Cette approche leur a permis de prédire, avec une précision stupéfiante de plus de 90 pour cent, si un couple allait rester ensemble ou divorcer en fonction de certains comportements spécifiques. Quatre-vingt-dix pour cent, c'est plus fiable que la plupart des prévisions météorologiques.
Leur travail mérite certainement qu'on s'y intéresse davantage, et je me propose de le faire.

Pourquoi leur approche est différente
Ce que j'aime dans leur travail, c'est leur réalisme profond. Ils n'ont pas étudié qu'un seul type de couple, des gens hétérosexuels mariés depuis trente ans. Ils ont travaillé avec des personnes de cultures différentes, d'âges différents, d'orientations sexuelles différentes. Cette diversité rend leurs conclusions pertinentes pour presque tout le monde, loin de la vision étroite du couple hétéronormatif des années 1950.
Et comme leurs recherches sont basées sur des comportements et des modèles réels, elles nous donnent une carte routière claire pour améliorer nos relations. Pas de théorie abstraite, pas de conseil creux qui sent l'eau de rose. Des données, des observations, des motifs mesurables.

Le message profond des Gottman
Leur message est simple mais profond : les relations ne se développent pas grâce à la perfection, mais grâce à de petites actions qui créent des liens et de la confiance. Il s'agit de la façon dont nous nous parlons, dont nous gérons les conflits et même dont nous réagissons aux moments de la vie quotidienne. C'est dans ces micro-interactions qu'une relation se renforce ou s'effrite lentement, comme un mur d'une maison parisienne qui n'a pas vu un coup de peinture depuis 1987.
Pour les couples français expatriés, cela veut dire quelque chose de particulier : cela ne suffit pas de rêver ensemble d'une nouvelle vie à l'étranger. Il faut aussi gérer la frustration d'être loin de la boulangerie du coin, le stress de naviguer un système administratif incompréhensible, et la nostalgie qui surgit sans crier gare. C'est dans la façon dont vous vous soutenez dans ces moments que votre relation se construit.
Pour les personnes TDAH, cela signifie comprendre que votre partenaire a besoin de clarté et de structure, même s'ils trouvent eux-mêmes la structure fastidieuse. Pour les personnes hypersensibles, c'est reconnaître que l'intensité émotionnelle n'est pas un défaut mais une richesse qui demande de la tendresse.
Pour nos amis LGBTQ+, c'est reconnaître que votre relation a peut-être dû se construire contre les regards, les préjugés ou l'incompréhension familiale, ce qui signifie que vous possédez déjà une résilience extraordinaire.
Et maintenant, qu'allez-vous en faire ?
Peut-être que Bridget Jones peut enfin y voir clair. Alors, pourquoi ne pas vous inspirer du travail des Gottman et réfléchir à vos propres relations ? La façon dont vous écoutez, la façon dont vous réagissez à la frustration quotidienne, et la façon dont vous reprenez contact après un désaccord, tout cela est important. Tout cela compte.
Leur travail nous rappelle que l'amour n'est pas seulement quelque chose qui nous arrive, comme une grève de métro inévitable. C'est quelque chose que nous entretenons activement, une interaction à la fois. Leur recherche a permis d'identifier des facteurs communs dans les couples qui se sont séparés, mais aussi les clés du succès.
L'une des premieres clefs qu'ils nous donnent est de répondre à l'offre de connexion de notre partenaire:
Un regard cherchant un sourire; une invitation a regarder un rouge-gorge; une tasse de thé; une pause pour se demander mutuellement comment ca va...vraiment; une remarque anodine qui veut dire: "je veux être près de toi".
Vous désirez aller plus loin ?
Aimeriez-vous en savoir plus sur les comportements clés qui font durer un couple ? Sur la façon dont les Gottman ont identifié les comportements qui prédisent l'effondrement (les "cavaliers de l'apocalypse") ?
Ou peut-être avez-vous besoin de réfléchir à votre propre histoire amoureuse, en comprenant les patterns qui vous ont menés jusqu'ici ?
Que vous soyez en couple, célibataire après une rupture, à naviguer entre deux cultures, ou à explorer votre identité, parlons-en. Je propose un espace pour explorer cela ensemble, avec compassion et clarté.
Références et lectures
Gottman, John M. et DeClaire, Joan. The Relationship Cure: A 5 Step Guide to Strengthening Your Marriage, Family, and Friendships. Crown Publishers, 2001.
Gottman, John M. Why Marriages Succeed or Fail: And How You Can Make Yours Last. Simon et Schuster, 1994.
Pour plus sur l'approche Gottman auprès des couples LGBTQ+: Gottman, John M., et Levenson, Robert W. The roles of conflict resolution and adaptation in marital stability: Empirical evidence. Personality and Social Psychology Review, 2003.



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